(Enfin, je lutte encore! 5 ans sans la voir et apparemment, ce n'est pas suffisant!)
D'abord, qu'est-ce qu'un pervers narcissique?
Il, ou elle, veut "se mettre à l'abri des conflits internes (...) en se faisant valoir au détriment d'un objet manipulé." (Je cite Racamier)
Il choisit sa victime, la manipule, la rabaisse, la dénigre, la complimente aussi, souffle le chaud et le froid, est passif-agressif ... tout ça dans le but d'échapper à ses démons intérieurs (à savoir, un ego fragile).
Le PN choisit souvent son conjoint comme victime, mais on peut aussi le rencontrer dans les relations amicales, comme ce fût mon cas.
Phase 1
* Le PN d'abord te séduit. Incroyable : cette fille avait les mêmes goûts que moi! A partagé les mêmes expériences! Avait le même prénom que moi aussi, c'était une coïncidence mais c'est comme ça qu'elle a commencé la conversation. Elle avait aussi, comme la vie est bien faite, les mêmes projets, les mêmes envies, les mêmes buts.
* Le PN est là pour toi, au début. La manoeuvre est simple : d'abord on t'attrappe et on te retient un certain temps, comme ça tu es "accro". J'ai eu des cadeaux sympas à mon anniversaire ou à Noël, on se souvenait quand je passais un examen médical et on m'envoyait un SMS, on prenait de mes nouvelles, on discutait pas mal de choses et d'autres, on écoutait quand je parlais.
Phase 2
* Arrive un temps où tu as quelques doutes. Le PN critique sans en avoir l'air, du style elle sortait une petite boutade mais en rigolant, puis se justifie en disant "Qui aime bien châtie bien". Une fois. Deux fois. Cinq fois... Au bout de la 17e vanne en une soirée, c'est entré insidieusement dans ton esprit, et pourtant tu n'arrives pas à mettre le doigt sur le "petit quelque chose" en toi qui ne va pas, ce petit malaise que tu ressens sans pouvoir l'expliquer - généralement, à ce stade, tu te dis que tu débloques.
* Le PN sait rester flou sur certains sujets, voire change de sujet, évite certaines conversations. "Tourner autour du pot" était un euphémisme quand "ma" PN parlait de ses problèmes. Elle tournait tellement que ça te filait le mal de mer. Elle disait sans dire, c'est frustrant, tu finis par te demander si t'as bien compris.
* Le PN sait aussi se placer en victime. C'est d'ailleurs ça qui fait que j'ai eu de gros doutes jusque très tard sur sa personnalité : elle avait l'art et la manière d'être une victime, et donc toi tu l'écoutes, tu la plains, tu lui donnes des conseils. "Ma" PN, qui pour des raisons pratiques sera dorénavant surnommée "Conn*sse", avait des problèmes de couple, et ne se gênait pas pour mettre la faute sur le dos de son conjoint (qui pour son malheur, avait tendance à être impulsif et colérique). Il a fallu des vacances avec eux pour assister à ses mainipulations et réaliser que son conjoint en était victime aussi. (Attention, je dis pas non plus que son conjoint était un saint, il avait ses torts ; mais en tout cas pas autant qu'elle le faisait croire.)
* Le PN ment. Oh, pour pas grand chose au début. Je pars faire des courses avec Conn*sse, et son conjoint l'appelle lorsqu'on est au rayon légumes, afin qu'elle achète également des Danette à la pistache. Au téléphone, elle lui dit d'accord, mais à peine avoir raccroché, elle m'annonce qu'elle n'en achètera pas. Pourquoi? Son conjoint va en manger un, peut-être deux, mais les deux ou trois autres yaourts finiront à la poubelle. Pourquoi lui dire oui au téléphone, dans ce cas? Elle lui dira en face, c'est mieux, me répond t-elle. Une fois rentrées, son conjoint demande si elle a pensé aux yaourts. Sa réponse (avec un air contrit) : "Oh! Y'en avait plus en rayon!"
* Le PN prêche le faux pour avoir le vrai. Conn*sse m'annonce début octobre qu'elle a fait un test de grossesse négatif. S'en suit une conversation où je la rassure, il faut du temps parfois. Début novembre j'apprends qu'elle est enceinte de 7 semaines. J'ai fait Littéraire mais je sais compter, hein. La seule explication, c'est qu'elle a souhaité voir ma réaction. Mais dans quel but...?
* Le PN est égocentrique. Un mois après, c'était à mon tour de lui apprendre ma grossesse. Elle m'a répondu qu'elle était consternée : elle aurait aimé être la seule personne enceinte dans notre entourage. Je n'ai pas trop compris pourquoi, mais j'ai supposé qu'elle aimait les attentions et que j'allais lui voler un peu la vedette.
* Il y a une différence entre le discours et les actions du PN. Quand j'ai commencé à avoir des doutes, Conn*sse m'a assuré que j'avais "un complexe de persécution." J'ai eu à la fois un discours rassurant ("Mais non tout va bien!") et des invitations annulées.
* Le PN aime semer la zizanie. Devine avec qui Conn*sse s'est liée d'amitié? Ma Belle-Soeur chérie! Devine aussi qui a critiqué (dans son dos) ma Belle-Soeur à moi, et moi (dans mon dos) à ma Belle-Soeur? (Et qui, par la suite, nie avoir dit quoi que ce soit.)
* En parlant de nier : le PN arrive à nier l'évidence-même. Conn*sse se place à nouveau en victime. Je n'écoute plus vraiment à ce stade, alors elle me parle "d'idées noires", "d'arrêter la souffrance", tout le champ lexical du suicide, sans le dire bien sûr. (cf plus haut, elle tourne autour du pot). T'as quand même les boules parce que tu culpabilises au cas où ce serait vrai ; et comme elle prétend n'avoir personne à qui en parler, tu lui conseilles d'aller voir un spécialiste. La semaine d'après, tu prends des nouvelles... Et là, revirement de situations : ses problèmes? quels problèmes? dans son couple tout va bien! tellement bien qu'ils ont décidé de faire un enfant! quel psy? elle n'a jamais parlé de quoi que ce soit! c'est moi qui ai un problème, c'est moi qui devrais voir un psy! (...)
Phase 3
* Quand tu décides de t'éloigner, le PN redevient tout sucre tout miel. C'est de la manipulation encore, ni plus ni moins. C'est à ce stade que je suis partie, que je l'ai virée de tous les réseaux sociaux, de mes numéros, et je la virerais bien de ma mémoire si c'était possible mais ...
* Ma très chère PN se fait passer à nouveau pour une victime (et oui le problème vient de moi!) à toutes les personnes que nous avons en commun. Comme par hasard, elle était capable de dire d'un côté qu'elle essayait d'arranger notre petit problème, que c'était moi qui étais "un mur" ; pendant qu'allègrement elle m'insultait de l'autre côté, n'hésitant pas à me rabaisser sur des sujets sensibles.
* Bien sûr, dans ces moments-là, toute la perversité du PN prend forme : elle n'hésite pas à mentir, à me faire dire des choses que je n'ai pas dites, à inventer des excuses sur son propre comportement, à prétendre que je gifle des gens, alors qu'elle a toujours été là pour moi, elle n'a pas hésité à créer une histoire où on l'aurait arrêtée en pleine rue, la personne était soit-disant psy, et outrée de la façon dont je traitais mon fils! Quand tu lui demandes le nom de cette personne, était-elle blonde ou brune? où était-elle lorsque ça s'est passé? elle change de sujet...
La seule chose à faire avec un PN : fuir!
Ce qui n'est pas chose aisée, car si tu peux effacer des noms et des numéros de téléphone, les souvenirs, eux, sont plus difficiles à éradiquer.
Avec le temps et la distance, il est tout à fait possible de retrouver une vie "normale", saine et sans drame.
Mais dans mon cas ... Une personne croit Conn*sse : ben oui! ma Belle-Soeur!
On a eu 6 mois intensifs où les critiques sur moi allaient bon train (sans citer mon nom, je rappelle que quand on est PN tout est sournois et vicieux) (et pas très intelligent) ; puis une période plus calme où j'ai failli ouvrir le champagne et sortir les cotillons. Sauf que les PNs, comme les mauvaises herbes, ne meurrent pas si facilement : c'est reparti!
Quand tu sais que ça fait 5 ans, 5 ans bordel!, ben tu te dis que le jour de son autopsie, le médecin va découvrir beaucoup de noirceur...